6 Octobre 2015
Quand on ouvre la page d’accueil du site web du quotidien le monde, on se rend compte de l’absurdité sans nom de l'humain. En une, on apprend que Netanyahou donne carte blanche à ses forces pour péter des gueules, quand une province d’Indonésie interdit les baisers après 21h
Bien sûr il n’est pas possible de mettre ces deux infos sur un pied d’égalité. D’un côté, une situation coloniale honteuse qui dure depuis des décennies, rendue plus tendue encore avec le risque d’une nouvelle intifada. A cela, réponse classique d’un bon gros colon calibré comme il faut. Répression. Violence. Guerre. Morts. Sionisme. De l’autre côté, en Indonésie, dans la subdivision administrative de Purwakarta, les baisers sont interdits après 21h pour éviter les grossesses impromptues. C’est bien vrai que c’est comme ça qu’on attrape des bébés. Cela fonctionne comme le permis à points. Au bout de trois bisous, les contrevenants de moins de 17 ans se présenteront devant le dirigeant et pourront, avec l’accord des parents, être mariés de force. C’est déjà arrivé à un couple divorcé qui continuait de se voir, le 2 octobre. En gros, deux individus séparés ont été obligés de se remarier. Absurde. Beckett aurait une chose ou deux à dire.
Ce qui est marrant avec notre espèce, c’est sa propension naturelle à autoriser la violence et interdire l’amour. Cette capacité à se taper sur la tronche et refuser ce qui est doux. Au départ, face à ces papiers du quotidien, j’ai pensé à m’indigner. Mais finalement, « ma colère tombe, j’ai envie de faire pipi* ».
*Samuel Beckett, Fin de partie