22 Octobre 2015
Le poids. Obsession imbécile quand elle ne concerne pas les boxeurs. L’OMC invente l’IMC. On décrète ce qui est sain, comme on décrète ce qui est beau. Mais il est bon de rappeler que ce n’est rien d’autre qu’une construction sociale, historiquement datée. Petit retour en arrière, à l’époque médiévale par exemple. L’histoire est majoritairement celle des rois, mais elle en dit long tout de même. Le rondouillard avait un côté bon vivant, une image de « bonhommie ». Louis VI le gros, comme son nom l’indique n’était pas un gringalet et jouissait d’après les historiens d’un certain capital sympathie. Et puis la morale chrétienne passe par là. Avec Louis IX, alias Saint Louis, la maigreur est remise au goût du jour en même temps que l’ascèse chrétienne stricte du souverain. Les lieux et les époques ont un rapport au corps qui diffère. Mais aujourd’hui, la minceur extrême de la femme objet, ce n’est pas très catholique. Où sont passées les muses replètes ? Elles se sont noyées dans un thé à la verveine sans sucre, ou étouffées avec une céréale spécial K à 0% ? Quand les injonctions sociales s’insinuent jusque dans les assiettes, peut on encore parler de « soft power » ? Pourquoi les perceptions de la beauté diffèrent-t-elles autant d’un pays à un autre ? Ce qui est sur, c’est qu’il n’y a rien de plus sublime qu’un sourire sincère sur un visage radieux. Et ce sourire est bien souvent provoqué par un bon repas, un coup de rouge, et toutes ces douceurs qui font que la vie est belle. Vive les gros, vive les maigres, et vive la bonne chère !